jeudi 7 octobre 2010
CONFERENCE POUR PHASE III - GARE DU CONGRES
PHASE III - GARE
Alors voilà, il faut savoir qu’en ce moment en ville il se passe quelque chose d’assez intéressant, d’assez passionnant même, je dirais, tant artistiquement que politiquement parlant.
En effet dans le cadre du projet Phase III nous avons eu la chance de collaborer avec une bande de jeunes, une bande de jeunes artistes assez radicaux je dois dire, une bande de jeunes artistes radicaux auxquels on avait demandé de travailler autour de la question de l’angoisse. Notre demande était très simple : pourriez-vous s’il vous plaît faire un coup de boule au fantasme de l’apocalypse qui travaille l’Occident ?
Evidemment ils se sentent directement concernés, étant entendu que l’angoisse, la paranoïa ce sont des choses qui fascinent les jeunes. Pourquoi ? Hé tout simplement, nous expliquent les psychanalystes d’entre eux, parce qu’angoisse et désir ont partie liée. Les psychanalystes de la bande nous expliquent que les jeunes ont un surplus de vie, un excédent de vie, une libido débordante qui leur sortent de partout et du coup ce qui se passe c’est que tout ce jaillissement pose à un moment donné la question de la jouissance, de la jouissance d’abord en tant que décharge de toute cette tension puis de la jouissance en tant que limite évidemment. « Ce qui lie l’angoisse au Désir chez l’être parlant est précisément la jouissance comme limite » nous expliquent-ils encore.
Voilà la raison pour laquelle nous sommes fascinés par le désastre, nous expliquent-ils en long et en large, c’est parce qu’on a des excès de vie en nous qui nous démangent, on a de la souplesse mentale en excès, un excédant de souplesse mentale qui finalement bute contre la limite du plus-de-jouir et nous plombe le sang de noirceur.
Cette noirceur de nos sangs nous plombe le cerveau à tel point qu’on en vient à vouloir nous la cracher à la face du monde et des gens, on en vient à vouloir cracher à la face du monde et des gens des installations complètement ergonomiques à cette angoisse creusée par la jouissance en excès qui nous pulse trop la vie, on en vient à se dire que politiquement ce qui serait pertinent ce serait de recracher dans les boyaux de notre civilisation, qui est par excellence la civilisation de la jouissance, de recracher dans les boyaux de notre civilisation de la jouissance la terreur de son angoisse explosée et gonflée par son excès d’excitation complètement mégalo.
Alors voilà, nous expliquent-ils, vous voulez bosser avec nous sur cette grande question de l’angoisse contemporaine ? Très bien, hé bien si c’est le cas, aidez-nous à confectionner une grande installation alors, une grande installation ergonomique à l’angoisse et à la jouissance contemporaine.
Nous du coup pour les aider on a été à l’université, où nous avons pris contact avec un groupuscule d’étudiants en sciences, toutes sortes de sciences, toutes sortes de sciences hyper dures, hyper rationnelles, hyper radicales dans leur rationalité. Ce groupuscule avait la caractéristique d’être 100% nihiliste : leur crédo c’était : nous, étudiants en sciences, nous sommes dans le bizness de la rationalité pure – pure, simple, radicale. On ne croit absolument en rien puisque ce en quoi nous croyons, c’est en la logique régissant le réel. Nous ne croyons pas au réel, nous croyons aux structures qui permettent d’agir sur lui.
On a fait se rencontrer les deux groupes, la rencontre s’est bien passée et après plusieurs mois de travail acharné ils ont décidé de s’autoproclamer « groupuscule terroriste pornolettriste radical » et d’aller littéralement recracher dans les boyaux de notre civilisation la terreur de son angoisse explosée et gonflée par son excès d’excitation jouissive. Ils ont vraiment joué la carte de la littéralité puisqu’ils ont décidé que le fait de fabriquer des métros et des gares, le fait de fabriquer des gares, des stations sous-terraines, le fait de fabriquer des tunnels, des boyaux sous-terrains, le fait de pénétrer comme ça tête baissée dans la terre, c’est un signe de méfiance, d’angoisse à la limite, et que c’est donc là qu’il fallait agir.
Ils ont couplé ça à toute une réflexion sur la question de la nature, puisqu’évidemment une réflexion sur la jouissance, le désir et l’angoisse ne peut bien sûr faire l’impasse sur l’originarité de ces forces, et éventuellement leur co-extensivité au fait d’être vivant.
C’est là que ça devient poétique, mystico-poétique, mystico-poétique mais aussi très concret, très matériel et très naturel, donc, puisqu’avec l’aide des étudiants en science hé bien ils ont réussi à mettre au point un dispositif terroriste complexe dans les gares, les métros et les trains de la ville, un dispositif terroriste complexe cependant 100% bio, 100% naturel et 100% garanti sans décès.
Le clou de leur action ce sont, tout bonnement, des scènes comme ça de méfiance dans les gares, les métros, les trains, les tunnels, les boyaux, des scènes de méfiance de tout ce grand public constitué des gens de la ville, avertis au préalable de la possibilité d’attentats pornolettristes par la radio, la télé, internet etc…
Voilà. Tout simplement. Ils ont réussi à instaurer un climat de méfiance, on sait désormais qu’à tout moment par exemple quelqu’un transportant un sac de moules, un paquet de moules dans le métro, pourrait en fait être un dangereux terroriste pornolettriste dont les moules en question, travaillées au corps par les équipes scientifiques, dégageraient des vibrations ou des odeurs très particulières, très particulières dans le sens où elles auraient la propriété de susciter une transe sexuelle intenable et collective chez tous les usagers du métro ou de la gare, par exemple… Même chose avec les limaces, méfiance, méfiance également si vous croisez un jeune qui tient en laisse un insecte genre coléoptère ou hanneton, ça peut vouloir dire que vous serez bientôt hypnotisé et asservi à un délire sexuelo-mystique pornolettriste radical, en pleine gare, en plein métro, ensemble avec des milliers de citadins dans le même cas.
Bonne chance, méfiance, et surtout merci à nos amis artistes radicaux pour cette réflexion percutante, décapante, par rapport au plus-de-jouir contemporain.
Alors voilà, il faut savoir qu’en ce moment en ville il se passe quelque chose d’assez intéressant, d’assez passionnant même, je dirais, tant artistiquement que politiquement parlant.
En effet dans le cadre du projet Phase III nous avons eu la chance de collaborer avec une bande de jeunes, une bande de jeunes artistes assez radicaux je dois dire, une bande de jeunes artistes radicaux auxquels on avait demandé de travailler autour de la question de l’angoisse. Notre demande était très simple : pourriez-vous s’il vous plaît faire un coup de boule au fantasme de l’apocalypse qui travaille l’Occident ?
Evidemment ils se sentent directement concernés, étant entendu que l’angoisse, la paranoïa ce sont des choses qui fascinent les jeunes. Pourquoi ? Hé tout simplement, nous expliquent les psychanalystes d’entre eux, parce qu’angoisse et désir ont partie liée. Les psychanalystes de la bande nous expliquent que les jeunes ont un surplus de vie, un excédent de vie, une libido débordante qui leur sortent de partout et du coup ce qui se passe c’est que tout ce jaillissement pose à un moment donné la question de la jouissance, de la jouissance d’abord en tant que décharge de toute cette tension puis de la jouissance en tant que limite évidemment. « Ce qui lie l’angoisse au Désir chez l’être parlant est précisément la jouissance comme limite » nous expliquent-ils encore.
Voilà la raison pour laquelle nous sommes fascinés par le désastre, nous expliquent-ils en long et en large, c’est parce qu’on a des excès de vie en nous qui nous démangent, on a de la souplesse mentale en excès, un excédant de souplesse mentale qui finalement bute contre la limite du plus-de-jouir et nous plombe le sang de noirceur.
Cette noirceur de nos sangs nous plombe le cerveau à tel point qu’on en vient à vouloir nous la cracher à la face du monde et des gens, on en vient à vouloir cracher à la face du monde et des gens des installations complètement ergonomiques à cette angoisse creusée par la jouissance en excès qui nous pulse trop la vie, on en vient à se dire que politiquement ce qui serait pertinent ce serait de recracher dans les boyaux de notre civilisation, qui est par excellence la civilisation de la jouissance, de recracher dans les boyaux de notre civilisation de la jouissance la terreur de son angoisse explosée et gonflée par son excès d’excitation complètement mégalo.
Alors voilà, nous expliquent-ils, vous voulez bosser avec nous sur cette grande question de l’angoisse contemporaine ? Très bien, hé bien si c’est le cas, aidez-nous à confectionner une grande installation alors, une grande installation ergonomique à l’angoisse et à la jouissance contemporaine.
Nous du coup pour les aider on a été à l’université, où nous avons pris contact avec un groupuscule d’étudiants en sciences, toutes sortes de sciences, toutes sortes de sciences hyper dures, hyper rationnelles, hyper radicales dans leur rationalité. Ce groupuscule avait la caractéristique d’être 100% nihiliste : leur crédo c’était : nous, étudiants en sciences, nous sommes dans le bizness de la rationalité pure – pure, simple, radicale. On ne croit absolument en rien puisque ce en quoi nous croyons, c’est en la logique régissant le réel. Nous ne croyons pas au réel, nous croyons aux structures qui permettent d’agir sur lui.
On a fait se rencontrer les deux groupes, la rencontre s’est bien passée et après plusieurs mois de travail acharné ils ont décidé de s’autoproclamer « groupuscule terroriste pornolettriste radical » et d’aller littéralement recracher dans les boyaux de notre civilisation la terreur de son angoisse explosée et gonflée par son excès d’excitation jouissive. Ils ont vraiment joué la carte de la littéralité puisqu’ils ont décidé que le fait de fabriquer des métros et des gares, le fait de fabriquer des gares, des stations sous-terraines, le fait de fabriquer des tunnels, des boyaux sous-terrains, le fait de pénétrer comme ça tête baissée dans la terre, c’est un signe de méfiance, d’angoisse à la limite, et que c’est donc là qu’il fallait agir.
Ils ont couplé ça à toute une réflexion sur la question de la nature, puisqu’évidemment une réflexion sur la jouissance, le désir et l’angoisse ne peut bien sûr faire l’impasse sur l’originarité de ces forces, et éventuellement leur co-extensivité au fait d’être vivant.
C’est là que ça devient poétique, mystico-poétique, mystico-poétique mais aussi très concret, très matériel et très naturel, donc, puisqu’avec l’aide des étudiants en science hé bien ils ont réussi à mettre au point un dispositif terroriste complexe dans les gares, les métros et les trains de la ville, un dispositif terroriste complexe cependant 100% bio, 100% naturel et 100% garanti sans décès.
Le clou de leur action ce sont, tout bonnement, des scènes comme ça de méfiance dans les gares, les métros, les trains, les tunnels, les boyaux, des scènes de méfiance de tout ce grand public constitué des gens de la ville, avertis au préalable de la possibilité d’attentats pornolettristes par la radio, la télé, internet etc…
Voilà. Tout simplement. Ils ont réussi à instaurer un climat de méfiance, on sait désormais qu’à tout moment par exemple quelqu’un transportant un sac de moules, un paquet de moules dans le métro, pourrait en fait être un dangereux terroriste pornolettriste dont les moules en question, travaillées au corps par les équipes scientifiques, dégageraient des vibrations ou des odeurs très particulières, très particulières dans le sens où elles auraient la propriété de susciter une transe sexuelle intenable et collective chez tous les usagers du métro ou de la gare, par exemple… Même chose avec les limaces, méfiance, méfiance également si vous croisez un jeune qui tient en laisse un insecte genre coléoptère ou hanneton, ça peut vouloir dire que vous serez bientôt hypnotisé et asservi à un délire sexuelo-mystique pornolettriste radical, en pleine gare, en plein métro, ensemble avec des milliers de citadins dans le même cas.
Bonne chance, méfiance, et surtout merci à nos amis artistes radicaux pour cette réflexion percutante, décapante, par rapport au plus-de-jouir contemporain.
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